Accueil > Histoire et généalogie > Lettres et documents > Les sapari de Monacia d'Aullène
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Quelques notes sur les sapari de Munaciapar Jean-Baptiste Lucchini
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[Texte édité par le rédac' chef du site] La sapara (grotte murée) résulte de l'exploitation du surplomb dégagé par l'érosion –le plus souvent coté sud, en résultat de l'activité solaire et de l'aérologie associée– dans une boule granitique. Certaines se trouvent d'ailleurs sur la crête est-ouest de la serra Pitrosa où, du parvis naturel, on découvre la double vallée du Spartanu et de la Cioccia. Les dimensions des rochers n'ont pas été évaluées mais elles sont importantes et les surplombs très vastes. |
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Il est sûr que certaines ont été occupées par les tous premiers "habitants" du site de la double vallée puisque Noël Carabelli –expert dans le domaine– a trouvé des éclats d'obsidienne sur le plancher de quelques unes d'entre elles. Il serait donc bon d'ajouter à ce texte un additif sur ce qu'il a à dire, accompagné d'un début de recensement cartographié et illustré des photos qu'il a prises. Il n'a pas été fait de recensement définitif de ces grottes murées mais elles sont probablement au nombre d'une trentaine. On ne peut affirmer que tout a été bâti dans la même période. Disons seulement que nombre d'entre elles ont été construites par une population de pasteurs auxquels elles ont servi d'abri et de locaux d'exploitation. Il y a lieu de penser que ces gens étaient originaires d'Aullène. Les pierres du bâti sont modelées en une ronde douce de bel effet. Il y a eu a priori un souci de prestige et de représentation. Manifesté par qui ? les occupants ? les propriétaires ? la communauté villageoise de montagne ? Le plus souvent les ouvertures sont de très petite taille et se situent à un mètre du sol. On ne pouvait y pénétrer qu'au prix d'une gymnastique contraignante. On peut imaginer que cette disposition répond à un souci de sécurité. Cet ensemble de facteurs conduit à penser qu'elles étaient à destination d'habitat et non d'entrepôt. Elles sont surdimensionnées pour être simplement des orri. |
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Leur nombre fait penser que la population qui les a occupées – aux moments optimaux – était importante. On peut se poser la question de la structure de la population en cause. Une population complète ? une population de pastoureaux délégués par la communauté villageoise montagnarde ? La taille des lieux habitables dégagés plaide plutôt pour la deuxième hypothèse, même si l'on prend en compte les conditions sommaires d'habitation de l'époque. Le problème est vaste et ouvre un champ d'hypothèses. Qui a muré ? quand ? qui a occupé aux diverses périodes ? pour quelles impératifs économiques ? sous quel régime légal ? s'il est avéré qu'à une certaine période ces habitants des grottes ont voisiné avec ceux des hameaux du Maracunceddu et autres maisons construites –ce qui est hautement probable– on peut également se demander quelles relations ces deux populations entretenaient et quelle symbiose économique et sociale a prévalu aux différents moments du développement matériel et de l'histoire. Le sujet, pour un si petit site qui n'a pu accueillir qu'une population d'un à deux milliers de personnes aux périodes les plus fastes – en "co-occupation" avec Aullène au demeurant– est vaste, compte tenu d'un certain effet de laboratoire naturel important dans ses possibles développements anthropologiques. |
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Je m'attacherai particulièrement à décrire sommairement les sapari de Grussetu, de Sarrulatagghia et le petit groupe de Bon'Anda.
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